Rupture du ligament croisé postérieur

Le principe

Le genou est une articulation reliant trois os, le fémur (l’os de la cuisse), le tibia (l’os du membre inférieur) et la rotule (l’os situé à l’avant du genou). La stabilité du genou, son maintien, sont en partie assurés par les ligaments. Ce sont des bandes de tissus fibreux plus ou moins élastiques qui enveloppent, comme un filet, l’extérieur de articulation, ou bien qui s’insèrent à l’intérieur du genou.

Le ligament croisé postérieur, ou LCP, est un ligament interne au genou, reliant le fémur au tibia. Son rôle est de stabiliser l’articulation lors d’une rotation et d’empêcher le tibia de partir en arrière,

Le LCP peut se rompre lors d’un traumatisme, d’une torsion violente pendant une activité sportive par exemple.

Si le traitement médical d’une rupture du LCP s’avère inefficace, ou si les conséquences de la LCP sont trop contraignantes pour le patient, on envisage alors un traitement chirurgical. Il consiste à reconstruire le ligament à l’aide d’une autogreffe.

Les conséquences d’une rupture du LCP

L’instabilité du genou peut se manifester par des sensations de « lâchage » de l’articulation, par des pseudo-blocages, voire des chutes. Une rupture du LCP est susceptible d’engendrer des lésions méniscales, des lésions cartilagineuses et, à plus ou moins long terme, de l’arthrose.

Le traitement médical d’une rupture du LCP

Le genou est enveloppé de glace
Des antalgiques et des anti-inflammatoires sont prescrits contre la douleur.
Le port d’une attelle est recommandée pendant les premières semaines, avec la mise en place d’un coussin derrière la jambe qui limite l’effet « tiroir postérieur du genou ».
L’appui complet est immédiat.
Le patient suit des séances de kinésithérapie.

Le traitement chirurgical d’une rupture du LCP

L’intervention n’est pas systématique ni proposée en urgence, elle est indiquée en fonction de votre âge, votre activité sportive, votre profession et du degré d’instabilité de votre genou.
Il s’agit de reconstruire un ligament à l’aide d’une autogreffe et de stabiliser ainsi l’articulation.

Comment procède-t-on ?

Il existe trois techniques pour réaliser l’autogreffe et prélever des tendons :

1/ Le DIDT consiste à prélever, à l’aide d’une incision, une partie des tendons situés à l’arrière du genou dans le prolongement de la cuisse ( il s’agit du tendon Droit Interne et du tendon Demi-Tendineux, soit DIDT).

2/ Le KJ (du nom de son inventeur Kenneth-Jones) consiste à prelever un tiers du tendon rotulien avec une baguette osseuse de part et d’autre (cette partie osseuse permettra ensuite de fixer le greffon).

3/ Au niveau de la cuisse, il est possible de prélever une bandelette de tendon au niveau des quadriceps avec une baguette osseuse rotulienne.

Une fois le transplant prélevé, le reste de l’intervention se déroule sous arthroscopie et sous contrôle scopique (radiographie pendant l’opération).
On creuse un tunnel osseux dans le fémur et le tibia, puis le tendon prélevé est passé au travers de ces tunnels et fixé à l’aide d’un système de vis résorbables, parfois d’une agrafe.

Avant l’intervention

L’intervention est précédée d’un rendez-vous avec votre anesthésiste qui vous questionnera sur antécédents ainsi que vos traitements en cours.
L’intervention étant généralement sous anesthésie générale, il est impératif d’arrêter de fumer et de perdre du poids en cas de surpoids. Si vous êtes âgé de plus de 50 ans, il est également nécessaire de consulter un cardiologue.

Il est possible que l’on vous prescrive, avant l’hospitalisation, des séances de rééducation fonctionnelle. Elles vous aideront à récupérer votre amplitude articulaire et à vous renforcer musculairement.

L’hospitalisation

Elle se fait la veille de l’opération chirurgicale. Veillez à apporter une paire de béquilles ainsi que des bas de contention, vous en aurez besoin tout de suite après l’intervention.
Vous quittez l’hôpital dès le 2ème jour post-opératoire.

Les suites opératoires

Vous pouvez vous lever de votre fauteuil et marcher avec appui complet (100% du poids du corps) sous couvert de deux béquilles dès le lendemain (sauf en cas de suture méniscale associée, où l’appui est interdit pendant 45 jours)
Le port d’une attelle est nécessaire pendant 15 jours
Un traitement anti-douleur est immédiatement mis en place, à base d’antalgiques et d’anti-inflammatoires.
Une anticoagulation préventive est nécessaire pendant 10 jours, avec le port de bas de contention.
La rééducation du genou est immédiate, entre 0 et 60° de flexion, et se fait généralement sur le ventre.
La sortie du service est autorisée dès l’obtention de 60° de flexion (entre J3 et J5)
La conduite automobile est possible à partir du 1er mois.
Un arrêt de travail est prescrit en fonction de votre profession (de 1 à 3 mois)

Les risques de complications post-opératoires

Ils sont exceptionnels.

L’infection

Il s’agit d’une complication grave, mais fort rare. Il est possible de la guérir avec un simple lavage chirurgical ainsi qu’un traitement antibiotique prolongé.
A noter que le risque d’infection est plus important en cas de diabète, de surpoids, de traitement par immunosuppresseurs, de tabagisme et de consommation excessive d’alcool.

L’hématome post-opératoire

Il arrive que la zone opérée saigne après l’intervention et qu’il se forme un hématome. Il est rarement nécessaire de l’évacuer de manière chirurgicale, il se résorbe seul.
Phlébite et embolie pulmonaire
Pour éviter cette complication, des anticoagulants ainsi que le port de bas de contention vous sont prescrits pendant un mois

Le syndrome des loges

Il s’agit d’une complication rarissime liée à un type d’hématome particulier pouvant entraîner une nécrose musculaire. Elle nécessite une prise en charge chirurgicale en urgence, au bloc opératoire.

La rééducation post-opératoire

Elle est essentielle. Il est indispensable de trouver un kinésithérapeute disponible et de prévoir au moins 4 séances par semaine. Un protocole précis est transmis à votre kinésithérapeute, couvrant les 6 premiers mois post-opératoires.

La pratique du sport

Vélo d’appartement, natation (le crawl), course uniquement en descente : à partir du 3e mois
Course : à partir du 4e mois
Sports individuels : à partir du 9e mois
Sports de contact : à partir du 10e mois

Le suivi post-opératoire

Une consultation de contrôle est prévue un mois et demi après l’intervention, ensuite à 3 mois, puis à 6 mois, et une dernière au bout d’un an.

Mise à jour : 14/04/2017