Prothèse du genou

Le principe

Le genou est une articulation reliant trois os, le fémur (l’os de la cuisse), le tibia (l’os du membre inférieur) et la rotule (l’os situé à l’avant du genou). Les points de jonction entre ces trois os sont appelés des compartiments (fémoro-patellaire, fémoro-tibiale externe et fémoro-tibiale interne).

Ils sont recouverts d’un cartilage articulaire, une substance à la fois lisse, souple et résistante, qui facilite les glissements entre les os de l’articulation.

Il arrive que ce cartilage s’use jusqu’à disparaître en cas d’arthrose du genou (ou gonarthrose). Les surfaces osseuses en contact sont alors à vif, elles frottent l’une contre l’autre, s’usent à leur tour. Marcher devient douloureux, le genou gonfle, se bloque, le patient boite et parfois doit utiliser une cane.

L’arthrose ne se guérit pas. Les traitements médicaux (anti-inflammatoires, anti-douleurs, séances de kiné…) permettent seulement d’en soulager les symptômes, et finissent, à la longue, par devenir inefficaces. On envisage alors un traitement chirurgical. Si les trois compartiments du genou sont touchés par l’arthrose, on remplace l’ensemble de l’articulation par une une articulation artificielle, la prothèse totale du genou ou PTG.

Avant l’intervention

L’intervention est précédée d’un rendez-vous avec l’anesthésiste qui vous questionne sur vos antécédents médicaux, chirurgicaux et un éventuel traitement médical en cours.

Avant cet entretien obligatoire, vous aurez consulté votre dentiste (des dents en mauvais états sont autant de risques d’infection) ainsi qu’un cardiologue. Vous aurez fait faire une analyse d’urine ainsi qu’un bilan sanguin.

L’intervention étant réalisée généralement sous anesthésie générale. Il est impératif d’arrêter de fumer et de perdre du poids en cas de surpoids.

L’hospitalisation

Elle se fait la veille de l’opération chirurgicale. Veillez à apporter une paire de béquilles ainsi que des bas de contention, vous en aurez besoin tout de suite après l’intervention.
Vous quittez l’hôpital autour du 6ème jour post-opératoire.

Le déroulement de l’intervention

L’intervention dure deux heures. Le chirurgien accède à l’articulation du genou en écartant le muscle quadriceps, puis il enlève les zones d’os et de cartilage abîmés au niveau du fémur, du tibia et de la rotule et les remplace par des pièces de même forme.

La procédure anti-douleur

Juste avant l’intervention, l’anesthésiste procède à une anesthésie générale ou péridurale.

Pendant l’intervention, le chirurgien pratique une anesthésie locale supplémentaire, directement dans le genou.

Après l’intervention, en salle de réveil, l’anesthésiste effectue un bloc-fémoral, une injection au niveau de l’aine qui endort le nerf fémoral.

Lors de son séjour, le patient peut se faire administrer des anti-douleurs et des
antalgiques.

Les suites opératoires

Dès le lendemain de l’opération, vous pouvez vous lever de votre fauteuil en présence du chirurgien.

Vous êtes capable de marcher avec appui complet à l’aide de vos béquilles dès le 2ème jour.

La rééduction du genou est immédiate, elle est essentielle dans ce type d’intervention.

Tout le temps de l’hospitalisation, le kinésithérapeute place au niveau de l’articulation un kinétec, une attelle motorisée qui mobilise le genou de façon passive et permet de le fléchir sans douleur.

Pendant votre séjour, votre chirurgien vous fera travailler trois mouvements d’auto-rééducation, à répéter ensuite chez vous :
1/ Un exercice d’extension complète de la jambe
2/ Un lever de la jambe tendue
3/ Une flexion de la jambe à 90°

Un séjour en centre de rééducation est à prévoir ou, pour les patients les plus jeunes et les plus autonomes, une rééducation en ville sérieuse et régulière (au moins 4 séances par semaines). Récupérer totalement un genou « oublié », (c’est à dire mobile et indolore pendant la marche) nécessite de 3 à 6 mois.

La conduite automobile est possible à partir du 45ème jour.

A noter qu’un arrêt de travail de 1 à 3 mois peut être prescrit en fonction de votre profession.

La pratique du sport

Vélo et natation : à partir du 1er mois
Randonnées, golf : à partir du 3e mois
Tennis en double: à partir du 6e mois
Sont déconseillés : le tennis en simple, le ski, le football et la course à pied

Les risques de complications

Ils sont heureusement exceptionnels.

L’infection

Il s’agit d’une complication grave, mais fort rare, de l’ordre de 1 à 2%, dont l’on vous prémunit grâce à une série de mesures préventives.
Avant l’intervention, vous devez consulter votre dentiste (car des dents en mauvais état sont des foyers d’infection potentiels), et faire réaliser des analyses de sang et d’urine.
Pendant l’intervention, on vous administre des antibiotiques afin de couvrir le geste chirurgical.
Après l’intervention et la mise en place de la prothèse, vous devez respecter une certaine hygiène de vie, avec notamment des soins adaptés en cas de plaie. Et au moindre signe d’infection, quelle soit pulmonaire, urinaire, etc, vous devez consulter votre médecin.
Si malgré toutes ces précautions, la prothèse totale du genou est infectée, il est possible de la guérir avec un simple lavage ainsi qu’un traitement antibiotique prolongé.
Dans certains cas, cependant, il faudra changer la prothèse.
A noter que le risque d’infection est plus important en cas de diabète, de surpoids, de traitement par immunosuppresseurs, de tabagisme et de consommation excessive d’alcool.

Les problèmes de cicatrisation cutanée

Ils sont plus fréquents en cas d’antécédents traumatiques, de surpoids, de tabagisme ou de diabète

Hématome post-opératoire

Il arrive que la zone opérée saigne après l’intervention et qu’il se forme un hématome. Il est rarement nécessaire de l’évacuer de manière chirurgicale, il se résorbe seul.

Phlébite et embolie pulmonaire

Pour éviter cette complication, votre genou est mobilisé dès que possible après l’intervention. Des anticoagulants vous sont prescrits pendant un mois ainsi que le port de bas de contention.

L’usure ou un descellement de la prothèse

Ils peuvent apparaître à plus ou moins long terme. Ces risques justifient un suivi régulier et peuvent entraîner un remplacement de la prothèse. Sachez qu’en moyenne la durée de vie d’une prothèse est de 20 ans.

Le suivi post-opératoire

Une consultation de contrôle est prévue un mois et demi après l’intervention, une autre à 6 mois. Ensuite, tous les ans ou tous les deux ans afin de surveiller l’usure de la prothèse et dépister un éventuel descellement.

Mise à jour : 02/07/2018